En tant que quarantenaire divorcé et père de deux enfants, confronté aux défis de l’entrepreneuriat et passionné par les rouages de la finance, je suis souvent interpellé par la complexité de gérer ses finances personnelles lors de fluctuations émotionnelles ou de troubles psychologiques. L’un de ces troubles, la bipolarité, peut particulièrement compliquer cette gestion. J’ai vu des amis entrepreneurs lutter avec ce défi, et il m’importe de partager des perspectives et solutions pour mieux contrôler ses dépenses financières dans ce contexte.
La bipolarité, caractérisée par des alternances entre périodes d’euphorie (phase maniaque) et de dépression, peut entraîner un comportement financier imprévisible. Lors d’une phase maniaque, une propension aux dépenses impulsives est souvent observée, débouchant parfois sur des décisions d’investissement audacieuses, mais risquées. Pendant les périodes de dépression, ces décisions peuvent peser lourd et engendrer des regrets. J’ai d’ailleurs personnellement assisté à des cas où ce manège émotionnel a mené à des difficultés financières surprenantes.
Cette impulsivité financière en période maniaque peut se traduire par des achats compulsifs, des jeux d’argent ou la signature de contrats risqués. À cet égard, j’ai une anecdote assez évocatrice : un ami bipolaire a, lors d’une phase maniaque, investi une somme considérable dans une start-up prometteuse, mais extrêmement risquée. Si l’enthousiasme peut être un bon moteur en affaires, sans un contrôle rationnel, les conséquences peuvent être dévastatrices.
Il existe des stratégies financières à adopter pour les personnes affectées par la bipolarité. Faire établir un budget ajusté, fixer des limites bancaires avec sa banque, ou encore confier la gestion de ses cartes à une personne de confiance sont des mesures à considérer. Il est par ailleurs crucial de reconnaître les signes précurseurs d’une phase d’excitation pour anticiper les risques financiers.
Un autre aspect sensible est la protection des biens déjà acquis. Enregistrer les biens importants au nom d’un proche de confiance ou encore diviser les comptes en deux : un pour les dépenses quotidiennes et un autre pour les dépenses fixes (loyer, factures, etc.), sont des astuces qui aide à sauvegarder son patrimoine.
Les mesures de sûreté financière sont essentielles. Éviter de caler son quotidien sur un découvert autorisé, refuser les offres de crédit à la consommation et minimiser les risques de surendettement en adoptant une carte bancaire avec un plafond pré-établi sont des démarches que je préconise systématiquement. Ces mesures peuvent aussi inclure la souscription à des systèmes d’alerte auprès de sa banque pour tout comportement anormal sur le compte.
Je ne saurais assez souligner l’importance d’échanger sur cette difficulté avec l’entourage ou des organisations spécialisées. La famille et les amis peuvent s’avérer être d’un grand soutien pour affronter ces défis financiers et émotionnels. Par ailleurs, pour les jeunes adultes qui débutent leur parcours financier, être conscient des risques et éviter certaines erreurs peut s’avérer crucial. J’en parle d’ailleurs plus en détail dans mon article « Attention jeunes adultes ! Ces erreurs de planification financière peuvent ruiner votre avenir« .
Figer certains paramètres bancaires, comme l’interdiction du découvert ou la mise en place de plafonds, peut s’avérer être un bouclier efficace contre les dépenses irréfléchies. L’utilisation de cartes prépayées ou la restriction des achats en ligne dans les moments d’hyperactivité, font aussi partie des solutions praticables pour une meilleure gouvernance des finances personnelles.
Connaître et identifier les signaux avant-coureurs d’une phase d’achat compulsif est primordial. Pour cela, il peut être utile de tenir un journal de ses mouvements financiers ou de s’établir des objectifs qui motivent la prudence et la modération. Prévoir n’est pas simplement une stratégie financière, c’est une démarche profonde de préservation de sa santé mentale et de son bien-être.
Poser un cadre financier sécurisé, cela implique également de se poser les bonnes questions. M’autoriser à souscrire à un nouveau crédit est-il judicieux? Qui pourrait surveiller mes comptes et intervenir si nécessaire? Des choix conscients dans ce sens peuvent épargner bien des problèmes financiers et relationnels à terme.
Dans le cas où des décisions financières auraient été prises sous influence d’une phase maniaque, il est important de connaître ses droits. Solliciter l’aide d’un avocat pour évaluer les possibilités de remise de dette ou encore pour envisager une mise sous protection juridique (sauvegarde de justice, tutelle ou curatelle) pourrait s’avérer nécessaire.
Pour finir, même face à cette complexité, je crois fermement en la résilience et en la capacité de chacun à retrouver une autonomie financière malgré la présence de la bipolarité dans sa vie. Cela demande volonté, planification et parfois, un accompagnement spécialisé, mais je suis la preuve vivante, ainsi que plusieurs de mes proches, que la stabilité peut être reconquise. Reste vigilant, inclut des garde-fous dans ta routine financière, et n’oublie jamais que l’équilibre est un état qui se construit pas à pas, jour après jour.